Se retourner vers l'essentiel
- Par Mary Leviandier
- Le 18/03/2020
- Dans Lifestyle
Assise dans l’Eurostar, voiture 10 place 22, j’aperçois la lumière au bout du tunnel. Les larmes sont au bord de mes paupières. Ce voyage est étrange et lourd de sens. Une escapade nécessaire comme une fuite pour mieux revenir. Mais ça c'est une autre histoire.
J’ai tellement envie de vaincre cette morosité ambiante, comme si en quelques jours tout s’éteignait. On arrête de s’étreindre, de s’embrasser. Je traverse le tunnel sous la Manche pour rentrer en France en ruminant les actualités anxiogènes, on ferme tout... Il y a tout juste 4 ans tout s'écroulait autour de moi et j'essaie de me convaincre, je me dis qu'encore une fois on se relèvera, du moins on fera notre possible.
On se relèvera tous mais on sera différents. Il est peut être temps de se retourner vers l'essentiel. Ces derniers jours j'ai vu la solidarité et l'individualisme. L'effet papillon et son contraire. J'ai vu des gens anxieux s'inventant des maladies ou des toux chroniques pour passer prioritaires. J'ai vu les rayons vides de pâtes alors que je n'avais pas fait mes courses. Sur le coup j'étais fâchée parce que j'avais peut-être juste envie d'hurler et de faire sortir ma fatigue. Et puis maintenant cette bande d'égoïstes individualistes s'est tournée vers la pharmacie et les stocks de paracétamol. La peur est légitime mais arrêtons d'être débiles...
Ça ira, on survivra à tout ça... du moins j'espère. Mes filles sont seules à la maison une partie de la journée, ce sont des Warriors et même des Survivor (capables de se nourrir de puddings et de carrés de chocolat aux noisettes) ! Il faudra juste une fois la crise passée que je leur fasse passer un contrôle de leur cholestérol et glycémie...
Et puis, il y a toujours cette question du lendemain. Les nuits blanches s'allongent alors que mon fil d'actualité des réseaux sociaux m'invite à lire, à procrastiner comme jamais, à flâner devant netflix avec une franche inconscience... Comme si c'était un jeu. Heureusement certains offrent leurs services, aides, appellent à la solidarité ou me font sourire avec de jolies photos. Clairement, ce n'est pas la fin du monde mais soyons tous droits dans nos bottes, nous aurons bien le temps de vivre et de profiter de la vie après.
Alors oui, chaque matin, le réveil est dur avec une charge mentale qui s'alourdit. Pourtant nous ne sommes pas seuls, nous devons avancer ensemble.
À bien des égards, le bonheur, la paix et l'amour de la plupart des gens sont hypothéqués par des situations extérieures : s'il fait beau vous êtes heureux, si vous recevez un tas de mauvaises nouvelles vous êtes en colère... Mais la qualité de vie ne concerne pas ce qui vous entoure. Notre capacité à vivre joyeusement ici ne dépend pas de la taille de la maison dans laquelle nous vivons ou de la voiture que nous conduisons. Ces choses rendent notre vie confortable et pratique, mais la qualité essentielle de notre vie est de savoir comment on se sent vraiment. Je muscle mon bonheur un petit peu plus chaque jour !
Vivre joyeusement et paisiblement n'est pas nouveau, c'est la façon dont nous vivions lorsque nous étions enfants... Alors revenons aux essentiels en attendant car il n'y à rien d'autres à faire... et restons confinés pour l'instant.
Alors, prenez soin de vous et des vôtres...
Et toi ? Comment tu vas ?
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