Scarlett et Novak

Week-end lecture #225 : Scarlett et Novak

Voici le petite dernier d'Alain Damasio paru chez Rageot et qui s'adresse plutôt aux ados (à partir de 12 ans selon mon humble avis), un thriller troublant et visionnaire (puisqu'il a été écrit en 2014) qui alerte sur les addictions aux écrans et plus particulièrement nos mobiles.

L'histoire

Novak court. Il est poursuivi et fuit pour sauver sa peau. Heureusement, il a Scarlett avec lui. Scarlett, l’intelligence artificielle de son brightphone. Celle qui connaît toute sa vie, tous ses secrets, qui le guide dans la ville, collecte chaque donnée, chaque information qui le concerne. Celle qui répond autant à ses demandes qu’aux battements de son cœur. Scarlett seule peut le mettre en sécurité. A moins que… Et si c’était elle, précisément, que pourchassaient ses deux assaillants  ?

« Au fond tu vis dans dix centimètres par cinq
T'habites dans ton écran et tu cherches la bonne appli pour te faire la vaisselle. »

Mon avis

Je ne vais pas vous mentir, je m'attendais à "autre chose", non pas que l'histoire m'ait décue... loin de là, mais c'est plutôt le format court, très court, tellement court qui m'a un peu déboussolée... si bien que ce roman a été lu en 30 minutes.

Mais ces trente minutes étaient haletantes, je me suis sentie aspirée par le texte et troublée par cette intelligence artificielle, celle de demain peut-être... sans doute, certainement. Hyperconnectée, c'est souvent Siri (la version béta de Scarlett...) qui passe mes appels, me lit mes SMS lorsque je suis occupée de faire mes courses, me trouve une adresse. Et demain ? 

J'ai écrit cette chronique dans le métro (grâce à mon Iphone) et j'ai observé les gens autour de moi. Une jeune personne de 16 ans étais assise en face de moi, pendant les vingt minutes de mon trajet, elle a eu le nez collé au portable, contorsionnant son cou d'une manière hallucinante. Je m'imaginais ses pauvres cervicales qui en pâtiraient dans quelques années. Et puis, j'ai regardé autour de moi, la quasi totalité du wagon surfait sur son écran, des robots ou des automates.

 

En bref

Une lecture indispensable à la fin positive, une belle leçon qui nous rappelle qu'il faut regarder le monde avec nos yeux et pas celui de nos smartphones. La plume de Damasio est juste parfaite et donne au texte une profondeur presque poétique mais surtout militante ! 

damasio rageot