Slow blogging et influence, le bon équilibre...
- Par Mary Leviandier
- Le 19/02/2020
- Dans Lifestyle
Ne soyons pas dupes, en 15 ans de blogging et d'influence, et malgré parfois le doute et ce sentiment d'illégitimité, je peux le dire je suis une influencer. Déjà, tout simplement parce que je ne pense pas que j'aurais "tenu" aussi longtemps, je fais partie de ces dinosaures de la toile qui s'accrochent. Et puis lorsque ta meilleure pote achète le même t-shirt que toi parce que tu l'as porté sur Instagram, tu peux t'écrier : I'm an Influencer ! Youhooo ! {SECOND DEGRÉ}
En fait, c'est pas que ça me fasse une belle jambe d'être considérée comme tel mais j'aimerais par conséquent un peu plus de reconnaissance. J'aimerais ne pas avoir à m'écrier "You know who i am ?" quand j'arrive quelque part (humour et private joke mais qui en a fait pâlir quelques uns... je n'oublierai jamais la tête du portier du Lego Store de Leicester Square lorsque nous nous sommes écriés ça !)
Bref, tout ça c'est très beau et j'avoue que ma position m'a permis de vivre de superbes moments dans des hôtels de Luxe, d'avoir une bouteille de vin ou de champagne offert dans ma chambre et même des gâteaux à mon nom (et sans faute en plus) !
Un jour quelqu'un m'a dit : "Ben dis donc, je vais faire un blog et un compte Instagram comme ça je pourrai en profiter comme toi !"
Bien sûr ma chérie, vas-y ! Fonce ! Mais as-tu seulement conscience du travail que ça implique ? Des heures à travailler, écrire, trouver la bonne photo.
Comme si c'était facile...
Je n'ai jamais aimé le mot influencer parce que je ne me suis jamais considérée ainsi, et puis un jour un ami me l'a envoyé en pleine tête, ce n'était pas violent ou douloureux mais simplement pragmatique :
"Ben oui, tu fais tout ça, et au final tu n'as pas de vraie reconnaissance, tu dois encore te démener pour avoir des accès et qu'on t'ouvre des portes..."
Je balade ma bosse entre Londres et Dunkerque et parfois que ce soit à Dunkerque ou à Paris (en France en général), c'est compliqué (heureusement il y a de rares exceptions avec lesquelles je travaille et collabore depuis quelques années qui se reconnaitront ici) !
Pourtant le job est fait, toujours !
Et puis la semaine dernière, c'était un mail de trop, pour un événement pour lequel j'avais envoyé un mail à la chargée de Comm'.
Je me présente comme d'habitude, donne toutes les infos sur mes réseaux, sur ma visibilité et toussa. Et puis, elle ne tarde pas à me répondre :
"Bonjour Madame,
Au vu des nombreuses demandes reçues, je ne suis pas en mesure de répondre favorablement à votre demande d’accréditation, privilégiant les personnes disposant d’une carte de presse.
Vous remerciant de votre compréhension."
Ouch Ouch Ouch ! Carte de presse ? Nan mais elle est restée figée au siècle dernier cette dame ? Allo quoi ? T'as pas de Carte de Presse, tu rentreras pas ! Madame ? Sans déconner, la dernière chargée de Comm' qui m'a appelée Madame c'était celle du Mandarin Oriental, ah non, même pas... en fait. Détends-toi ma chérie, tu es au XXIème siècle !
Comment communiquer sur des structures ou des événements alors qu'on est mis de côté et qu'une quinzaine d'année de blogging et d'influence n'ont aucun poids et ne vous donnent aucune légitimité ? Alors de plus en plus je m'interroge sur l'intérêt, j'en ai aucun, je fais des articles, consacre un temps fou à écrire, fais des photos et puis au final c'est normal. Après tout, on ne m'a rien demandé, hein !
La mentalité est différente en Angleterre, un truc hallucinant, et même si le Brexit est passé par là, ça ne change rien. Mes demandes de partenariats (j'en ai besoin pour créer du contenu ici, sinon je n'écris rien) sont validées en quelques jours, et lorsque c'est impossible les PR (pour Press Relation) essayent toujours de me trouver une solution intermédiaire. J'ai d'ailleurs des liens avec certains d'entre eux depuis quelques années.
J'ai beaucoup réfléchi avant d'écrire cet article, je ne pense pas être prétentieuse, mais je vais ralentir le rythme sur KID en tout cas (avec une priorité pour les partenaires de toujours et ceux qui me contacteront aujourd'hui et demain). Sur ce blog je continuerai à garder le rythme. La sortie du Guide Lonely Planet, les projets qui bouillonnent dans ma tête, l'envie de nouveaux voyages, et la pile de livres qui trônent sur ma table de nuit m'appellent.
Je ne peux néanmoins pas me passer de ce blog, ce serait pire que d'essayer d'arrêter de fumer (même si je ne fume pas). Je regarde continuellement la vie, ce qui m'entoure et je vois autour de moi les choses que j'ai envie de partager avec vous ici, d'écrire.
Bloguer, c est une partie de moi depuis 15 ans maintenant, une partie intégrante, je n'arrêterai pas malgré :
- Les trolls et les méchancetés, comme ce dernier message reçu qui m'a provoqué un coup de sang : "Utiliser des gosses pour nourrir ton narcissisme. Compter là-dessus pour en tirer quelques profits. Dans ton pays aux merveilles merveilleux pour les crédules, vas bosser ou sois une mère au foyer digne. Salutations, from Lille/Manchester."
- le déni de certains (ben oui, je ne suis pas journaliste c'est sûr et je n'en ai aucunement la prétention ou les capacités),
- les yeux ronds quand je me présente, "what ??? Un blogueur ? C'est quoi !?!"
- les PR (particulièrement en France) qui me disent comment écrire et présenter un produit (et ça je n'en veux plus)
Le slow blogging me permettra d'écrire un peu plus selon mes envies mais n'aura aucun impact ici, je serai toujours là pour répondre à vos nombreux commentaires et questions, je ne suis pas une industrie du blogging, je n'ai pas d'objectifs précis de productivité, ma seule ambition est au final de me faire plaisir en écrivant et de vous distraire en me lisant !
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